Le coup d'Etat, qui s'est produit hier dans l'après-midi, au Burundi a été condamné par la communauté internationale. Jeudi, vers 16 heures, l'armée du pays, majoritairement tutsie, a désigné le tutsie Pierre Buyoya comme nouveau président. Cet homme avait déjà gouverné le Burundi jusqu'en 1993, date à laquelle il avait été destitué de ses fonctions par les premières élections libres du pays.
Le président hutu Ntibantunganya s'était réfugié à l'ambassade américaine, après avoir été malmené par la foule aux obsèques des tutsies massacrés samedi dernier. Son attitude a été jugé par ses opposants comme une démission "de fait". La confusion s'était amplifiée hier, quand le parti d'opposition tutsie, qui formait avec le parti de président Ntibantungaya la coalition au pouvoir, avait annoncé qu'il se retirait du gouvernement. Dans un communiqué, il accusait le président d'être "un chef de tribu et non un chef d'Etat" et de véhiculer "une idéologie génocidaire".
Hier, en début d'après-midi, près de 2 000 personnes étaient descendues dans la capitale, pour conspuer le président Ntibantunganya. Pour l'heure, le nouveau président Bouyoya s'est dit capable "de pouvoir faire taire les armes et de ramener la paix". Les Etats-Unis ont envoyé un émissaire spécial. L'ambassadeur de France a rencontré ce matin Pierre Bouyoya. On ignore encore ce qu'ils se sont dit.